UKRAINE - Bilan des installations nucléaires du 24 février au 10 avril 2022

10/04/2022 17:21

Le jeudi 24 février 2022 à 6h, Vladimir Poutine a déclaré l’invasion de l’Ukraine.

La centrale de Tchernobyl a été prise par l’armée russe, au premier jour de l’invasion.

Après la catastrophe du 26 avril 1986, les trois autres réacteurs de la centrale ont été progressivement fermés, le dernier a été arrêté en 2000.


Depuis le 24 février, pas de valeurs anormales de radioactivité en Europe et dans les pays limitrophes de l’Ukraine (notamment la Russie et la Biélorussie) selon la Criirad.

Le 4 mars 2022 - Une deuxième centrale – Zaporijjia – la plus grande d’Europe (6 réacteurs de 950 MWe), a subi des frappes d’artillerie provoquant un incendie et faisant craindre une catastrophe, elle passe sous contrôle russe. Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA a déclaré : « Le tir d’obus dans la zone d’une centrale nucléaire viole le principe fondamental selon lequel l’intégrité physique des installations nucléaires doit être maintenue et sécurisée à tout moment »

5 mars 2022 : Zaporizhzhia, l’incendie dans un bâtiment auxiliaire a été maîtrisé et suivi d’un retour à la « normale ». Les systèmes de sûreté des six réacteurs de la centrale n’ont pas été touchés et il n’y a pas eu de rejet de matières radioactives selon l'AIEA. Le bâtiment touché, situé à plusieurs centaines de mètres à l’écart des réacteurs, serait un centre de formation.

Lundi 7 mars, l’AIEA a publié un communiqué de presse dans lequel dit son inquiétude : « le personnel habituel continuait d’exploiter la centrale nucléaire de Zaporizhzhia mais que la direction de la centrale était maintenant sous les ordres du commandant des forces russes qui ont pris le contrôle du site la semaine dernière ».

IODE : Un peu partout sur le continent, et en particulier dans des pays proches géographiquement de l’Ukraine et de la Russie, les mêmes alertes remontent ; les civils veulent se procurer des cachets d’iodure de potassium. Bulgarie, Croatie, République tchèque, Roumanie, Pologne, Norvège, Belgique...

Le 12 mars : Débit de dose à Kiev, 0,6 microSievert par heure (μSv/h) pendant 6 heures.

Les valeurs sont rapidement redescendues au niveau habituel (autour de 0,2 microSieverts par heure). Mais, en l’absence de publications des données, il est impossible de conclure.

 

Lundi 14 mars - Les piscines de combustibles de Tchernobyl avec près de 20 000 assemblages de combustibles irradiés provenant des réacteurs n°1, 2 et 3 de Tchernobyl.

Cela fait plus de 20 ans que les assemblages ont été retirés des réacteurs. Le combustible a donc perdu une partie notable de sa radioactivité et la production de chaleur a fortement décru. Si l’alimentation électrique est perdue, l’eau des piscines atteindra 70°C ; selon l’AIEA « le volume d’eau de refroidissement de la centrale nucléaire de Tchernobyl est suffisant pour évacuer efficacement la chaleur sans nécessiter d’alimentation électrique ».

Un rapport de sûreté datant de 2008 conclut à un délai, relativement rassurant, de plus de 15 jours avant d’atteindre des concentrations explosives en hydrogène dans l’air au-dessus de la piscine.

En revanche, le scénario pénalisant évoqué dans ce rapport (perte d’étanchéité, incapacité de recharger en eau) laisserait aux opérateurs un délai d’intervention à peine supérieur à une journée).

Le SNRIU (Autorité de sûreté nucléaire ukrainienne) a indiqué le 13 mars au matin que « le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl ne procédait plus à la réparation et à la maintenance des équipements liés à la sûreté, en partie en raison de leur fatigue physique et psychologique après avoir travaillé sans interruption pendant près de trois semaines ».

Tchernobyl - Ligne électrique endommagée début mars.

L’alimentation électrique externe des installations nucléaires de Tchernobyl et la ville de Slavoutich, a pu être réparée quatre jours après une coupure totale imposant le recours aux équipements de secours. Mais la ligne électrique haute tension a une nouvelle fois été endommagée (elle avait été remise sous tension le 13/03). Si tel est le cas, les installations nucléaires dépendent à nouveau entièrement des équipements de secours (générateurs électriques au diesel, une solution précaire et relativement risquée). Le 18 mars, le SNRIU ne savait pas encore s’il sera possible de réparer la deuxième ligne à haute tension.

18 mars - Centrale de Zaporijjia (contrôlée par les forces russes depuis le 4 mars) : sur les 4 lignes électriques à haute tension connectées, 3 sont endommagées (Zaporizhzhia, South Donbas et Kakhovka). Au moins 11 représentants de l’entreprise publique russe Rosatom seraient présents sur place sans toutefois intervenir sur la gestion des six réacteurs.

16 mars, Entso-E (association des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité européens), a annoncé le « succès » de la synchronisation de la Moldavie et de l’Ukraine avec l’Europe continentale. Cela signifie désormais que le pays en guerre est relié à l’ensemble du réseau électrique européen, et rend stable leur système électrique.

21 mars, le SNRIU indique : « Actuellement, le système automatisé de surveillance des radiations dans la zone d'exclusion ne fonctionne pas. Il n'y a pas de données sur l'état actuel de la pollution radioactive dans la zone d'exclusion. » De son coté, le Centre hydrométéorologique ukrainien a alerté le 21 mars sur la détérioration des niveaux de rayonnement ambiant dans la zone d'exclusion et au-delà (mais sans communiquer de chiffres). Voir les données IRSN Finlande et Suisse 1,88 et 1,46 µBq/m3 de 137Cs entre le 7 et 21 mars (lien en fin du doc).

le 23 mars 

Le personnel de Tchernobyl : 200 ingénieurs et travailleurs ukrainiens.
Selon l’AIEA, qui relaie les informations que lui a communiquées le SNRIU :
- après 25 jours de présence ininterrompue, le personnel technique du site a enfin pu être relevé ;
- la rotation a été conduite sur 2 jours, les 20 et 21 mars ;
- 13 membres du personnel technique ont refusé d’être remplacés ;
- la plupart des membres du personnel de sécurité sont restés sur le site.
La situation du site de Tchernobyl reste cependant préoccupante, notamment du fait de la précarité de l’alimentation électrique (une seule ligne continue d’alimenter l’ensemble des installations).

Un laboratoire d’analyse de Tchernobyl aurait été détruit par les forces russes

d’après le DAZV, l’agence d’État ukrainienne pour la gestion de la zone d’exclusion de
Tchernobyl, « les occupants russes ont pillé et détruit le tout nouveau laboratoire central d'analyse de Tchernobyl », qui contenait des échantillons hautement actifs. Ce labo dépend d’Ecocentre, l’organisme d’État ukrainien en charge du suivi environnemental de Tchernobyl, il sert à caractériser les déchets radioactifs. D’un coût de 6 millions d’euros, il a été financé par l’Union Européenne et inauguré en 2015.

L'information transmise ne mentionne pas la date du pillage et de la destruction. Aucune précision n’est donnée sur les dégâts qui ont pu être occasionnés aux sources radioactives, échantillons et déchets radioactifs présents dans le laboratoire.

25 mars : les forces russes bombardent les points de contrôle ukrainiens dans la ville de Slavutych, où vivent de nombreuses personnes travaillant à la centrale nucléaire de Tchernobyl. Selon l’agence onusienne, cela pourrait empêcher toute rotation du personnel vers et depuis le site, s’inquiète le directeur général Rafael Mariano Grossi.

le 26 et le 28 mars 2022, La source de neutrons de Kharkiv (produisant des radio-isotopes pour les applications médicales et industrielles) a été une nouvelle fois bombardée par les troupes d’occupation. Le bâtiment qui abrite la source a été endommagé selon le SNRIU. Mais « la petite quantité de matières nucléaires était restée intacte » selon l'AIEA.

le 27 mars 2022, le ministère de l’énergie d’Ukraine a annoncé avoir demandé l’expulsion de la Russie de l’AIEA pour terrorisme nucléaire.

27 mars 2022 - Plusieurs foyers d'incendies de forêt dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.

Plus de 10 000 hectares de forêts brûlent, ce qui peut entraîner une augmentation du niveau de pollution radioactive de l'air. Le contrôle et l'extinction du feu sont impossibles à cause de la saisie de la zone d'exclusion par les troupes russes. La caserne de pompiers de la ville de Tchernobyl, située dans la zone d’exclusion, n’a toujours pas accès au réseau électrique et dépend de générateurs diesel.

La commissaire aux droits de l'homme a averti que les flammes pourraient engloutir les installations de stockage de combustible nucléaire usé et les installations de stockage de déchets nucléaires situées dans la zone de Tchernobyl. Elle a appelé l'AIEA à « envoyer des experts et du matériel de lutte contre les incendies en Ukraine le plus vite possible pour éviter des conséquences irréversibles non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour le monde entier ».

Les vérifications effectuées par la CRIIRAD confirment la présence de plusieurs foyers d’incendies dans la zone d’exclusion. Certains secteurs présentent une contamination surfacique en césium 137 dépassant 200 000 voire 400 000 Bq/m2. La combustion des forêts et de la litière de ces secteurs entraîne une remise en suspension du césium 137, et d’autres substances radioactives encore plus radiotoxiques, l'américium 241, les isotopes du plutonium, etc.

L'AIEA ne transmet les chiffres réels depuis le 26 février, mais se contente de donner un avis : « sans danger pour le public » dit-elle, malgré une augmentation à 70 ou 90 μSv/h (microsievert). À ce niveau d’irradiation, une douzaine d’heures de présence suffit pour délivrer la dose maximale tolérable sur une année, auquel s'ajoute le risque de contamination par inhalation. La CRIIRAD considère que « L'AIEA, fidèle à sa mission de promotion du nucléaire, s’est toujours employée à minimiser les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl et plus généralement les effets des faibles doses de rayonnement ».

 

29 mars 2022

  • Sur les 15 réacteurs opérationnels de l'Ukraine regroupés sur 4 sites, 8 continuent de fonctionner, dont 2 à la centrale nucléaire de Zaporizhzhya sous contrôle russe, 3 à Rivne, 1 à Khmelnytskyy et 2 dans le sud de l'Ukraine. Les autres réacteurs sont arrêtés pour entretien régulier (SNRIU / AIEA).
  • Le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi, se trouve en Ukraine « pour des discussions avec des responsables du gouvernement » et explique avoir « mis en place un plan concret et détaillé » pour pouvoir envoyer rapidement des experts sur place et livrer les équipements nécessaires, à la demande de l’Ukraine.

30 mars 20 h : Moscou annonce une trêve à Marioupol, un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures jeudi. Kiev doit envoyer 45 bus pour évacuer des civils en direction de la ville de Zaporijie, et en passant par Berdiansk.

31 mars - 36e jour : Le gouvernement roumain va distribuer des pilules d'iodes la semaine prochaine. Le ministre de la Santé déclare ne pas pouvoir "exclure totalement" le "risque d'un incident nucléaire possible" en Ukraine. De nombreux Ukrainiens ont fui vers la Roumanie depuis le début de l'invasion russe.

Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi la barre des 4 millions, et l'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl pour aller au Bélarus", a déclaré à la presse un haut responsable ayant requis l'anonymat.

31 mars et 1er avril : Des soldats russes contaminés à Tchernobyl après avoir creusé des tranchées. L'AIEA ouvre une enquête. Les troupes “ont paniqué après les premiers signes de maladie” qui sont apparus “très vite”.

Selon la journaliste du Monde Faustine Vincent, sept bus médicaux transportant des soldats russes, qui s’étaient emparés du site de Tchernobyl au début de l’offensive, ont été amenés au Centre de médecine radiologique à Homiel (ou Gomel), en Biélorussie (ou Belarus). Les jeunes soldats n’auraient jamais entendu parler de la catastrophe nucléaire de 1986.

De nombreux soldats russes (et ukrainiens ?) présents dans la région de Tchernobyl ont été emmenés au Belarus pour y être hospitalisés en raison du syndrome de radiation.

Selon les médias locaux, cités par la Pravda ukrainienne, les Russes sont régulièrement emmenés au Centre républicain de recherche et de pratique en médecine des radiations et en écologie humaine de Biélorussie. La compagnie nationale de production électronucléaire, Energoatom, note que les soldats russes ont été exposés à d'importantes radiations externes et internes dans la zone d'exclusion de Tchernobyl.

Personne n'a toutefois été en mesure de confirmer la nouvelle jusqu'à présent, mais dans une publication sur Facebook, un employé du Conseil public de l'agence d'État ukrainienne chargée de la gestion des zones d'exclusion, a réaffirmé que certains soldats ont été transportés en bus directement vers un centre médical spécial pour les radiations à Gomel, au Belarus, afin de traiter leur empoisonnement radioactif.
Mais cela ne s'arrête pas là. Selon Reuters, les soldats russes qui ont pris le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl ont conduit leurs véhicules blindés sans protection contre les radiations à travers la "forêt rouge", nommée d'après la couleur des arbres après la catastrophe d'avril 1986 et la partie la plus contaminée de la zone, soulevant des nuages de poussière radioactive.
La vaste zone autour de Tchernobyl est interdite à toute personne qui n'y travaille pas ou qui ne dispose pas d'un permis spécial, mais la zone de la forêt rouge est considérée comme tellement toxique, même aujourd'hui, que même les travailleurs de la centrale ne sont pas autorisés à s'y rendre. "Le convoi a soulevé une grande colonne de poussière radioactive. De nombreux capteurs de radioprotection ont révélé des niveaux inquiétants de rayonnement dans l'air", a déclaré l'un des employés à Reuters. Lorsque l'un d'entre eux a demandé à un officier russe s'il était au courant de la catastrophe nucléaire de 1986, "ils n'en avaient aucune idée", a-t-il fait remarquer, "la seule information que les soldats ordinaires avaient, était que le site était d'une importance capitale".
Dernière mise à jour : jeudi, 31 mars 2022,
https://www.leggo.it/italia/cronache/ucraina_soldati_russi_si_ritirano_da_chernobyl_ricoverati_bielorussia_esposizione_radiazioni_nucleari-6599155.html

À savoir que :

Les forces ukrainiennes s'étaient entraînées début février, à Pripiat, dans la zone contaminée...

Selon des responsables de Kiev, les Russes ont quitté Tchernobyl malades et avec des otages membres de la Garde Nationale dont on ne connaît pas le nombre.

 

Sources :

- le fil info du Réseau SDN

https://www.sortirdunucleaire.org/Fil-info-Guerre-en-Ukraine-et-risque-nucleaire

 

- le fil info ACRO

https://www.acro.eu.org/tchernobyl-et-linvasion-de-lukraine/

 

- IRSN, point du 24 mars 2022

Valeur la plus haute en Europe :

Finlande, Imatra - 18/03/2022 - 21/03/2022 - 1,88 µBq/m3 de 137Cs (microbecquerel)

Suisse, Cadenazzo - 07/03/2022 - 14/03/2022 - 1,46 µBq/m3 de 137Cs

Le bruit de fond moyen du Césium-137 en France correspond à 0,15 microbecquerel par mètre cube (µBq/m3), cela veut dire un millionième de becquerel” (IRSN). Le Césium-137 n’existe pas à l’état naturel, il est obligatoirement dû aux activités humaines.

Fukushima : À l’époque, l’IRSN avait relevé des niveaux entre 100 et 200 µBq/m3
Tchernobyl : 1 Bq/m3, 5000 fois plus élevé que ce qui a été relevé lors du passage du nuage venu de Fukushima.

https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20220324_Ukraine-Point-de-situation-incendies-dans-la-zone-d-exclusion-de-Tchernobyl.aspx#.YkH9dCe-hPx

 

- les bulletins d'info Criirad

https://balises.criirad.org/actu_guerre_Ukraine_2022.html

https://balises.criirad.org/pdf/Guerre_Ukraine_2022/2022_03_14_Situation_Tchernobyl.pdf

 

- autres

https://www.ukrinform.fr/rubric-ato/3441521-plus-de-10-000-hectares-de-foret-sont-en-feu-pres-de-la-centrale-nucleaire-de-tchornobyl.html

https://www.notre-planete.info/actualites/4912-guerre-Ukraine-risque-accident-nucleaire

https://www.sfen.org/rgn/point-de-situation-en-ukraine-apres-lincident-sur-la-centrale-nucleaire-de-zaporizhzhia/

https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/guerre-en-ukraine-des-soldats-russes-contamines-a-tchernobyl-apres-avoir-creuse-des-tranchees-7522d1b8-b18e-11ec-9a7f-742a0ff31324

Le laboratoire qui était censé surveiller les niveaux de radiation des déchets nucléaires à Tchernobyl a été pillé et détruit par les soldats russes.

Le laboratoire était une installation financée par l’Union européenne, qui analysait des échantillons de déchets radioactifs.

CNN rapporte également que des échantillons de radionucléides ont été prélevés par les troupes russes. Ils contiennent des atomes instables qui peuvent encore émettre une quantité nocive de radiations. Le gouvernement ukrainien a déclaré qu’il espérait que la Russie « se ferait du mal à elle-même et non au monde civilisé ».

Cette nouvelle intervient après que plusieurs feux de forêt sont apparus en début de semaine dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Selon le gouvernement ukrainien, les troupes russes font obstacle aux travaux d’extinction. Certains des incendies ont été éteints, d’autres sont toujours en cours. Leur cause n’est pas encore connue.

Des recherches antérieures ont déjà montré que les particules radioactives peuvent être propagées par la fumée. Ce qui rend la lutte contre ces feux de forêt d’autant plus importante.

Le gouvernement ukrainien impute les incendies aux soldats russes, mais plusieurs scientifiques affirment que la cause est également à rechercher dans le changement climatique. En 2020, par exemple, un feu de forêt a eu lieu autour du site, ce qui a entraîné un pic important des niveaux de radiation locaux. À l’époque, les pompiers avaient passé deux semaines à combattre l’incendie.

Plusieurs véhicules entrent et sortent de la zone d’exclusion, envoyant des matières radioactives en Ukraine avec leurs pneus.

https://fr.businessam.be/le-laboratoire-de-surveillance-des-radiations-de-tchernobyl-pille-et-detruit-par-les-soldats-russes-les-incendies-continuent-de-menacer-la-centrale/

Les médias ukrainiens affirment - sans aucune preuve - que des militaires russes meurent des radiations après leur retour de Tchernobyl. Une assertion que l'AIEA indique ne pas pouvoir vérifier.

 

10 avril 2022
 
Des tranchées et des fortifications militaires ont été découvertes à seulement 4,5 kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Avia.pro).
 
Infobae - 10 Avril 2022

« Les occupants (russes) ont volé et endommagé 133 objets d'une activité totale d'environ 7 millions de becquerels, comparable à 700 kilogrammes de déchets radioactifs avec des rayonnements bêta et gamma. Même une petite partie est mortelle si elle est manipulée de manière non professionnelle », a averti l'Agence nationale ukrainienne pour la gestion des zones d'exclusion dans un communiqué.

Ces matières radioactives ont été prélevées dans des laboratoires de la ville de Tchernobyl où le risque d'exposition aux rayonnements a été étudié et les options de manipulation des matières radioactives pour la prise de décisions ultérieures concernant les travaux dans différentes zones de la zone d'exclusion de Tchernobyl.

L'Agence a reconnu ne pas savoir où se trouvent les pièces radioactives volées. « Le degré de conservation et de sûreté des sources d'étalonnage et des échantillons de solutions radioactives ne peut pas être garanti et l'état des sources endommagées sera déterminé après un inventaire et des mesures appropriés », a-t-il dit.Les bureaux et le laboratoire de l'Institut de sécurité de la centrale nucléaire de Tchernobyl ont également été « pillés et détruits » par des « envahisseurs et maraudeurs russes », selon l'Agence. « Des ordinateurs, des fournitures de bureau, du matériel de laboratoire et des appareils de mesure ont été volés et détruits », a déclaré l'agence.

 

Les autorités ukrainiennes ont averti que les forces russes contrôlant Tchernobyl avaient agi de manière imprudente et ont visité la Forêt Rouge, la région les plus touchés par les radiations qui ont suivi l'explosion du réacteur de Tchernobyl en 1986. Les Russes ont visité la zone contaminée puis sont retournés dans leurs dortoirs, emportant avec eux de la poussière radioactive et contaminant ainsi les locaux.

« Ils ont creusé dans le sol contaminé et fabriqué des sacs de terre pour les fortifications avec du sable radioactif. Ils ont respiré cette poussière », a prévenu vendredi le ministre ukrainien de l'Énergie, German Gulashchenko. Le ministre a donné un an à vivre aux militaires qui ont creusé.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a rappelé que l'Ukraine avait signalé le mois dernier que le laboratoire d'analyse central de la localité de Tchernobyl avait été « pillé » et qu'elle ne pouvait pas confirmer la sûreté de ses sources d'étalonnage ni l'état des échantillons environnementaux qui y étaient stocké.

L'AIEA a également noté que l'Ukraine l'avait informée que la première rotation du personnel avait eu lieu dans l'usine depuis que les troupes russes ont pris le contrôle de l'usine, notant que les travailleurs « ont vécu et travaillé dans des circonstances extrêmement stressantes et difficiles » pendant les cinq semaines de l'occupation russe.

Ce changement de quart de travail est essentiel, selon l'AIEA, pour le fonctionnement sûr de l'usine.

Ce samedi, l'Ukraine a signalé une augmentation du niveau de contamination radioactive à Tchernobyl, bien qu'elle ait indiqué qu'elle se situait toujours dans les limites normales, a rapporté l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Cette agence des Nations unies a noté que les autorités ukrainiennes rétablissent progressivement le contrôle de la sûreté nucléaire et radiologique, mais qu'elles manquent toujours de personnel pour les travaux de maintenance et de réparation qui ont été interrompus lorsque les forces russes ont occupé la centrale le 24 février.

Avec des informations d'Europa Press et d'EFE

 
Des soldats russes ont pillé des "souvenirs" hautement radioactifs de Tchernobyl, selon une agence ukrainienne.
Ces articles peuvent provoquer des brûlures et des maladies dues aux radiations, ainsi que des processus irréversibles dans le corps.
La semaine dernière, l'Ukraine a déclaré qu'elle avait repris le contrôle de la centrale et que les forces russes s'étaient retirées.
Des soldats russes ont pris des "souvenirs" hautement radioactifs dans des laboratoires de la zone d'exclusion de Tchernobyl, a déclaré l'Ukraine samedi.

Les forces d'invasion russes sont entrées dans deux laboratoires de Tchernobyl, qu'elles ont pillés et détruits dans un acte de "terrorisme nucléaire", a déclaré sur Facebook l'Agence d'État ukrainienne pour la gestion de la zone d'exclusion.
Les troupes russes ont pénétré dans un dépôt de sources de rayonnements ionisants dans le laboratoire Ecocentre et "ont volé et endommagé 133 sources d'une activité totale d'environ sept millions de becquerels", a déclaré l'agence.
Cela est comparable à 700 kg (1534 livres) de déchets radioactifs avec la présence de rayonnements bêta et gamma, selon l'agence.
La compagnie nucléaire a déclaré que même une quantité minuscule pourrait être mortelle si elle était mal gérée.
Les troupes russes ont également pillé et endommagé les bureaux et un laboratoire de l'Institut de sûreté nucléaire, volant des ordinateurs et du matériel de bureau, selon l'agence.
Les laboratoires disposaient de sources de rayonnements ionisants et d'échantillons de matériaux contenant du combustible, et l'agence a déclaré que l'on ignorait où se trouvaient ces matériaux.

Il est possible que les articles aient été laissés ailleurs dans la zone d'exclusion, mais il est plus probable qu'ils aient été pris par les troupes russes comme "souvenirs", a déclaré l'agence.
"Dans le cas où l'on porte un tel souvenir sur soi pendant deux semaines, les brûlures dues aux radiations sont garanties, et les maladies dues aux radiations et les processus non réversibles dans le corps commencent", a déclaré l'agence.
https://www.businessinsider.com/ukraine-russian-troops-took-radioactive-souvenirs-from-chernobyl-says-agency-2022-4?r=US&IR=T
 
 

Elena Parenyuk, spécialiste du nucléaire à l'Académie nationale des sciences, explique au média Liga (en ukrainien) que les arbres recouverts de poussières radioactives avaient été abattus et enterrés, après la catastrophe de 1986, avant d'être recouverts d'une couche de sable et de nouveaux arbres replantés.

Si la terre a bien été creusée, la scientifique estime malgré tout que "le niveau d'exposition resterait inférieur à celui qui peut entraîner un syndrome d'irradiation aiguë." Un séjour d'un mois aurait tout de même des conséquences graves et irréversibles sur la santé. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) estime, pour sa part (en anglais), qu'il est trop tôt pour savoir si les forces russes ont été exposées à de forts niveaux de radiation.

Ses experts sont prêts à se rendre sur place "dès que possible" pour mener une évaluation. Pendant l'occupation russe, il était difficile d'obtenir les relevés dans la zone d'exclusion, où le contrôle est d'ordinaire effectué à l'aide d'un système automatisé de 39 points.

Du 9 au 13 mars, l'alimentation électrique du site avait même été coupée. Ce qui avait entraîné une perte "d'alimentation des capteurs qui permettent de surveiller les installations de cette centrale", expliquait sur franceinfo Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La situation est désormais sous contrôle, mais il faudra suivre de près les prochains relevés.

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/tchernobyl/guerre-en-ukraine-qu-est-il-advenu-des-soldats-russes-deployes-dans-le-secteur-de-la-centrale-nucleaire-de-tchernobyl_5055211.html