RAPPORT MONDIAL SUR LES DÉCHETS NUCLÉAIRES
Focus sur l’Europe
VERSION FRANÇAISE DU “WORLD NUCLEAR WASTE REPORT”: ici
156 pages. Novembre 2020
Extrait : Faits marquants
- CONCEPTS DE GESTION DES DÉCHETS
• Aucun pays au monde ne dispose de site de stockage géologique profond en exploitation destiné au combustible usé. La Finlande est actuellement le seul pays à construire un site de stockage définitif.
• En dépit des multiples exemples de procédures de sélection ratées et d’abandons de sites, la préférence pour le stockage géologique prévaut. Un fort consensus se dégage sur le fait que l’état actuel de la recherche et du dialogue avec la société civile n’est pas à la hauteur des enjeux.
• Alors que les sites de stockage géologique profond ne seront pas disponibles dans les décennies à venir, les risques se reportent de façon croissante sur les installations d’entreposage qui commencent à être à court de capacité : en Finlande, par exemple, le niveau de saturation de la capacité d’entreposage de combustible usé atteint 93 %.
- QUANTITÉS DE DÉCHETS NUCLÉAIRES
• Il y a plus de 60 000 tonnes de combustible usé entreposées à travers l’Europe (hors Russie et Slovaquie), dont la plupart en France. Les combustibles usés sont considérés comme des déchets de haute activité et constituent l’essentiel de la radioactivité. En 2016, 81 % des combustibles usés européens se trouvaient en entreposage sous eau, pratique qui présente ses propres risques pour la sûreté.
• Quelques 2,5 millions de m3 de déchets de faible et moyenne activité ont été produits en Europe. Environ 20 % de ces déchets (0,5 million de m3) sont entreposés et 80 % (près de 2 millions de m3) ont été stockés définitivement.
• Le démantèlement des réacteurs européens pourrait générer au moins 1,4 million de m3 de déchets de faible et moyenne activité supplémentaires.
• Sur toute sa durée de vie, le parc européen de réacteurs pourrait produire 6,6 millions de m3 de déchets nucléaires. Tous entassés au même endroit, ils rempliraient un terrain de foot de 919 mètres de hauteur, dépassant de 90 mètres l’immeuble le plus haut du monde, le Burj Khalifa à Dubaï. Quatre pays comptent pour plus de 75 % de ces déchets : la France (30 %,), le Royaume-Uni (20 %), l’Ukraine (18 %) et l’Allemagne (8 %).
• En dehors de la Russie qui continue à produire de l’uranium, la France et l’Allemagne disposent des plus gros inventaires de déchets nucléaires issus de l’extraction d’uranium en Europe.
- COÛTS ET FINANCEMENT
• Les gouvernements n’appliquent pas le principe pollueur-payeur de façon conséquente. Alors que les exploitants sont responsables des coûts liés à la gestion, à l’entreposage et au stockage des déchets nucléaires, ces coûts peuvent finir par être supportés par les contribuables.
• Les gouvernements ne parviennent pas à établir d’estimations correctes des coûts de démantèlement, d’entreposage et de stockage des déchets nucléaires, en raison d’incertitudes sous-jacentes. Nombre d’entre eux basent leurs estimations de coûts sur des taux d’actualisation exagérément optimistes et des données obsolètes, ce qui entraîne d’importants déficits de financement des dépenses liées à la gestion des déchets.
• Globalement, aucun pays n’a à la fois établi une estimation précise des coûts et comblé l’écart entres les fonds garantis et les coûts estimés.
- ORIGINES ET CLASSIFICATIONS
• Les pays diffèrent considérablement dans leur façon de définir et classifier les déchets nucléaires, et de déclarer les quantités de déchets produites. Tous les pays publient une information régulière, mais tous ne le font pas de façon détaillée.
• En dépit de tentatives au niveau international pour établir des principes et pratiques communs en matière de sûreté, des incohérences demeurent et rendent la comparaison complexe. Les différentes approches nationales reflètent le manque de cohérence des modes de gestion des déchets nucléaires des différents pays.
- RISQUES SANITAIRES ET ENVIRONNEMENTAUX
• Les déchets nucléaires représentent un risque pour la santé, dû aux rejets de routine de déchets gazeux et liquides des installations nucléaires, et à la dose collective globale liée au retraitement.
• Le retraitement des combustibles usés est source de défis accrus, dont les risques de prolifération, les expositions importantes pour les populations et la contamination de l’environnement.
• D’une manière générale, il y a un manque d’informations complètes, quantitatives et qualitatives sur les risques associés aux déchets nucléaires.
- ÉTUDES DE PAYS
République tchèque
France
Allemagne
Hongrie
Suède
Suisse
Royaume-Uni
États-Unis