Communiqué de la cordination Piscine nucléaire STOP ! Ni à Belleville, ni à la Hague, ni ailleurs !
Notre coordination "Piscine Nucléaire Stop", constituée le mois dernier contre l'implantation d’un projet de Piscine d’Entreposage Centralisé (PEC) sur notre territoire, a lieu de se réjouir ! Car la mobilisation d'une partie des élus et d'un nombre non négligeable de citoyens très déterminés et constitués en associations et collectifs divers, depuis plus de deux ans, n'est pas pour rien dans la décision d'EDF d'abandonner le projet à le site de Belleville sur Loire.
Plusieurs articles rendent compte de l'urgence qui taraude désormais EDF (pourtant interpellée depuis 13 ans par l’ASN sur le sujet!) de désaturer les piscines de La Hague pour conserver des combustibles usés dont elle ne fera jamais rien, et du frein important que risquait de constituer notre résistance citoyenne bien organisée.
L'urgence résulte de l'inconséquence d'une industrie qui a fait le choix du retraitement des combustibles usés en fondant tous ses espoirs sur le mythe d’une génération de réacteurs à neutrons rapides (type Superphénix) qu’elle n’a pourtant jamais réussi à faire fonctionner, et dont elle a abandonné l’an dernier le dernier projet de recherche, dénommé ASTRID. La deuxième raison principale à ce projet de Piscine d’Entreposage Centralisé, selon son Dossier d’Option de Sûreté (DOS), consiste à poursuivre l’exploitation du parc nucléaire avec le combustible MOX à base de plutonium issu du retraitement. Or, ce combustible MOX est utilisé dans les réacteurs les plus anciens (900Mw) alors que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) vient de décider l’arrêt de 14 de ces réacteurs d’ici 2035 et qu’on ne sait toujours pas utiliser le MOX dans les centrales plus récentes (1300 et 1400Mw)
Notre soulagement, donc, de voir s'éloigner de nos terres et de notre Loire, une installation dangereuse pour au moins un siècle, est néanmoins modérée par la tristesse de savoir que la magnifique région de la Hague, déjà plus que polluée par cette filière industrielle, risque d'en faire à nouveau les frais. Plutôt que de construire une installation supplémentaire sur ce site, une des plus grande et dangereuse installation nucléaire au monde, il faudrait démanteler son usine de retraitement et y organiser l’entreposage à sec des combustibles usés MOX comme on y organise d’ores et déjà celui des combustibles usés d’uranium enrichi.
Forts du travail de recherche et de réflexion que nous avons mené sur ce sujet épineux du devenir des MOX usés, nous restons déterminés pour que ce projet - qui cache l’équivalent d’un deuxième CIGEO - de centraliser les combustibles usés en piscine - combustibles qu’EDF s’acharne à considérer comme des « matières valorisables » au lieu de les gérer comme les déchets qu’ils sont en réalité - ne voit le jour ni à Belleville, ni à La Hague, ni ailleurs !