Intervention pour la mobilisation du procès des décrocheurs de portraits de Macron à Nevers

22/12/2019 18:05

Emilie Chamoux, administratrice de l'association Sortir Du Nucléaire Berry Giennois Puisaye.

L'association Sortir Du Nucléaire Gien Berry Puisaye s'est constituée il y plus de 6 ans. Elle adhère à la Charte du Réseau National Sortir du Nucléaire.

Notre association informe et milite pour l'abandon du recours à l'énergie et la force armée nucléaires.

 

En août 2015, le Parlement français votait la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

Elle prévoyait la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production française d'électricité d'ici à 2025.

Pourtant la cour des comptes confirme en 2016 que ni EDF, ni l'état n'ont intégré la fermeture des centrales autres que Fessenheim dans le chiffrage de la politique énergétique.

La consommation et le prix de l'électricité ne cessent d'augmenter en France.

 

A moins de 80 km d'ici, la Centrale nucléaire de Belleville, a fêté ses 30 ans en 2018.

30 ans, c'est la durée pour laquelle elle a été initialement construite.

Et pourtant... plutôt que d'envisager son démantèlement, nous payons un lifting.

Le programme de grand carénage, décidé sans concertation citoyenne par EDF en 2015 et prévu pour rallonger la durée des centrales nucléaires de 30 à 40 ans, a été estimé à 55 milliards d'euros par EDF, 100 milliards d'euros par la cour des comptes et près de 200 milliards d'euros par Greenpeace.

Combien de logements aurions-nous isolés à ce prix ?

 

En 2017, notre association a relevé 46 infractions à la réglementation nucléaire et environnementale au Centre de Production Electrique de Belleville.

Notre plainte en justice a été rejetée par deux fois sur la forme. Nous saisissons maintenant la cour de cassation.

Nous n'oublions pas les accidents nucléaires majeurs de Tchernobyl et Fukushima.

L'accident de l'usine Lubrisol de Rouen, il y a quelques mois, nous a démontré la totale incompétence de l'état dans la gestion de crise.

Un scénario nucléaire du pire, ferait évacuer 5 millions de personnes (soit plusieurs régions françaises) et coûterait jusqu'à 5 800 milliards d'euros.

Tous ces risques croissent à la mesure de la crise climatique. Les réacteurs nucléaires de Belleville, refroidis par La Loire, connaissent chaque été des débits plus bas.

 

Sans contrôle d'organismes indépendants, sans assurer sa mission auprès des citoyens dans des Commissions Locale d'Information fantoches, et avec de pseudo-consultations publiques, EDF, au déficit abyssal, poursuit vaille que vaille le numéro d'équilibriste.

Main dans la main avec le gouvernement dont le premier ministre n'est rien de moins que l'ancien directeur des affaires publiques d'Areva, on prépare en catimini des projets d'EPR, on achète les terres agricoles en passant au dessus des droits des paysans qui nous nourrissent, et on acte la privatisation des barrages hydroélectriques.

Mais ce n'est rien, la réforme d'EDF, baptisée « projet Hercule » et pensée par Macron alors ministre de Hollande, ira encore plus loin. Elle prévoit la nationalisation du nucléaire d'EDF et la libéralisation de ses activités commerciales. Autrement dit, nous rachetons une dette et nous vendrons ce qui rapporte.

 

Tout ceci doit bien trouver une justification.

Alors à grands coups de communiquants, on nous dit que le nucléaire n'est pas polluant. On pourrait même vivre avec la radioactivité. Combien de temps ?

Et puis surtout, ce serait un bon moyen de lutter contre le réchauffement climatique. Il ne produit pas de CO2. Lui, non....mais les autoroutes qu'il faudra construire ? et les camions qui charrieront les tonnes de déchets entre La Hague, Bure et bientôt Belleville ?

Et oui, Belleville est aussi pressentie pour accueillir une nouvelle piscine de stockage de déchets hautement radioactifs.

 

Je pense aux camarades de la Zad de Notre Dame des landes, à ceux de Greenpeace sur qui notre députée propose de tirer, à ceux de Bure et à tous les autres moins médiatisés. Les activistes écologiques se battent pour préserver une planète vivable.

Ils sont victimes d'une répression souvent tue : interdiction de se rassembler, de se déplacer, placement sur écoute, contrôles d'identité à répétition, perquisition et garde à vue.

Alors ne laissons pas le silence s'installer et faisons du bruit pour les décrocheurs de Macron !