Défaut de fabrication des pastilles de MOX et défaut dans les crayons de combustibles

21/11/2019 11:00

Encore une anomalie révélée : trop de plutonium et une réaction nucléaire pas homogène, 22 réacteurs concernés dont DAMPIERRE

Blayais, Chinon, Dampierre, Gravelines, Saint-Laurent et Tricastin : ces 22 réacteurs sont concernés par les mêmes problèmes. Les pastilles de MOX, ce combustible mélange d’uranium et de plutonium fabriqué par Orano, contiennent trop de plutonium. Mais qui plus est, dans les crayons où sont mises ces pastilles, la réaction nucléaire est plus forte à certains endroits qu’à d’autres : il y a un défaut dans leur conception, dont Framatome est responsable. Ce qui crée de sérieux risques de déformation des matériaux mais aussi de fusion du combustible.

En savoir plus: www.sortirdunucleaire.org/France-Anomalie-generique-des-crayons-de-combustible-MOX-mal-concus-et-des-pastilles-non-conformes

 

Reclassement au niveau 1 de l’échelle INES d’un événement significatif affectant le combustible MOX de certains réacteurs nucléaires de 900 MWe

Publié le 24/12/2019 par l'ASN

Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux - Réacteurs de 900 MWe - EDF

Centrale nucléaire du Tricastin - Réacteurs de 900 MWe - EDF

Centrale nucléaire de Gravelines - Réacteurs de 900 MWe - EDF

Centrale nucléaire de Chinon B - Réacteurs de 900 MWe - EDF

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly - Réacteurs de 900 MWe - EDF

Centrale nucléaire du Blayais - Réacteurs de 900 MWe - EDF

EDF a reclassé au niveau 1 de l’échelle INES un événement significatif pour la sûreté nucléaire portant sur le cumul de deux anomalies affectant le combustible à base d’oxyde mixte d’uranium et de plutonium (MOX) de certains réacteurs nucléaires de 900 MWe :

  • la présence potentielle, dans les pastilles de combustible MOX, de particules plutonifères de tailles supérieures aux spécifications usuelles ;
  • un phénomène de remontée de flux neutronique aux extrémités basse et haute des assemblages de combustible MOX plus important qu’anticipé.

Le cumul de ces deux anomalies remet en cause la démonstration de l’intégrité du combustible lors de certaines situations incidentelles peu fréquentes. Cet évènement significatif concerne l’ensemble des 22 réacteurs de 900 MWe utilisant du combustible MOX [1].

Cet événement significatif, qui avait initialement été classé au niveau 0 de l’échelle INES en 2017, a conduit EDF à mettre en œuvre des mesures compensatoires d’exploitation sur les réacteurs concernés ainsi que des modifications dans la chaine de fabrication du combustible MOX.

La survenue en 2019 de nouvelles difficultés lors de la fabrication du combustible MOX montre que les actions correctives mises en œuvre ne permettent toujours pas d’exclure la présence occasionnelle de particules plutonifères de tailles supérieures aux spécifications usuelles. Des actions correctives complémentaires ont donc été mises en œuvre dans le but de réduire leur occurrence.

Par ailleurs, EDF a identifié en 2019 que la remontée de flux neutronique plus importante qu’anticipée concerne non seulement le bas de l’assemblage, comme cela a été mis en évidence en 2017, mais également le haut. EDF a donc défini des mesures compensatoires d’exploitation complémentaires.

Compte tenu du délai de mise en œuvre de l’ensemble des mesures compensatoires et de premières mesures qui se sont révélées inefficaces, l’évènement a été reclassé en novembre 2019 au niveau 1 de l’échelle INES pour l’ensemble des réacteurs de 900 MWe utilisant du combustible MOX.

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[1] Il s’agit des réacteurs des centrales nucléaires de Saint-Laurent-des-Eaux, Tricastin, Gravelines, Chinon B, Dampierre et les réacteurs 1 et 2 de la centrale nucléaire du Blayais.