ASN : risque de blocage de grappes de commandes sur 20 réacteurs de 1300 MWe

18/11/2018 21:00

Publié le 18/09/2018

Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire - Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Centrale nucléaire de Saint-Alban - Réacteurs de 1300 MWe - EDF

Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine - Réacteurs de 1300 MWe - EDF

EDF a déclaré à l’ASN le 14 février 2018 un événement significatif pour la sûreté relatif à un risque de blocage de grappes de commande dû à l’usure prononcée des manchettes thermiques des couvercles des cuves du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire et du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban. L’ASN avait classé cet événement au niveau 1 sur l’échelle INES (consulter l’avis d’incident du 27 mars 2018).

Schéma du système de contrôle-commande

Les couvercles des cuves des réacteurs électronucléaires sont équipés de manchettes thermiques à l’endroit où les grappes de commande les traversent. Les grappes de commande sont des groupes de tiges solidaires et mobiles contenant une matière absorbant les neutrons. Elles permettent de contrôler le niveau de puissance du réacteur grâce à leur insertion dans le cœur du réacteur et de stopper la réaction nucléaire en cas de situation incidentelle ou accidentelle.

L’usure prononcée de plusieurs manchettes thermiques a conduit à la rupture de leur partie supérieure, qui a alors formé un anneau métallique. Cet anneau est ensuite venu bloquer la course d’une des grappes de commande. Un tel blocage a été constaté par EDF le 3 novembre 2017 sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban, les 5 et 13 décembre 2017 sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire et le 17 août 2018 sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine.

Les investigations menées depuis ont montré que les 20 réacteurs de 1300 MWe d’EDF sont susceptibles d’être affectés par cette usure prononcée. EDF a contrôlé à ce stade 12 de ces réacteurs1 et a engagé ou déjà réalisé des réparations sur trois d’entre eux2. Ces contrôles et réparations nécessitent l’arrêt du réacteur. Tous les réacteurs seront contrôlés au plus tard lors de leur prochain arrêt pour rechargement du combustible, dont les derniers sont planifiés au premier trimestre 2019.

Pour les réacteurs n’ayant pas encore été contrôlés, l’ASN a demandé à EDF de réaliser des essais mensuels de chute des grappes de commande et de mettre en place des mesures d’exploitation afin de s’assurer que l’arrêt automatique du réacteur demeure efficace même en cas de blocage de plusieurs grappes.

L’ASN contrôle les investigations menées par EDF et la mise en place des dispositions qu’elle a demandées.

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