ARGUMENTAIRE Dampierre - Prolongation des réacteurs 900MW

06/10/2018 20:07

 

Prolonger le fonctionnement des réacteurs 900 MW

au-delà de 40 ans

QUELLES CONSÉQUENCES ? QUELS RISQUES ?

 

EDF lance, avec les principaux acteurs institutionnels de la sûreté nucléaire en France, une grande concertation lors de laquelle le public est invité à donner son avis sur le 4ème réexamen de sûreté des centrales de 900MW.

À Dampierre, le lancement de cette concertation se déroulera lors de la Commission Locale d’Information publique le vendredi 12 octobre à 18 h 30 à la salle Ballot d’Ouzouer-sur-Loire.

Venons nombreux poser nos questions et donner notre avis sur les dispositions proposées par EDF dans le cadre du 4ème réexamen périodique ! 

Voir ASN - Centrales nucléaires au-delà de 40 ans : les enjeux du 4e réexamen périodique des réacteurs nucléaires de 900 MW https://concertation.suretenucleaire.fr/media/default/0001/01/9e0424ad8bc65739b24ccc42b77484ba7614acf0.pdf

 

Avant toute chose, rappelons que la production d'électricité d'origine nucléaire est un processus extrêmement dangereux, qui nécessite des moyens de confinement et de protection sophistiqués et coûteux.

C'est un choix, fait à une époque donnée : est-il encore adapté aux enjeux contemporains ?

 

A)  DES QUESTIONS SE POSENT

 

Nous ne pouvons les aborder toutes ici, nous nous bornerons à donner quelques exemples. Nous citons nos sources afin que chacun puisse poursuivre ses investigations.

 

1) En matière de démocratie

 

Que signifie de lancer une consultation publique alors que,

Le public n'est-il pas berné, soit-disant consulté, alors que les décisions sont déjà prises et qu'EDF (une fois de plus?) poursuit sa politique du « fait accompli » ?

 

2) En matière de sûreté des installations

 

La sûreté nucléaire désigne l’obtention de conditions d’exploitation correctes, prévention des accidents ou atténuation de leurs conséquences, avec pour résultat la protection des travailleurs, du public et de l’environnement contre des risques radiologiques indus.

Les vieux réacteurs sont loin de présenter ces garanties.

Exemple de DAMPIERRE :

des  fragilités dans la constitution même du circuit primaire (là où a lieu la réaction de fission nucléaire) : ex : générateur de vapeur de Dampierre 2,3 et 4 dont l'acier présente une concentration en carbone qui le rend vulnérable et peut conduire à l'accident. 

Ce risque nous a été confirmé par l'ASN d'Orléans qui nous a reçu en février 2017 et qui nous dit : « Il faut donc veiller  à ce qu'il ne se rompe pas. L’exploitant se doit de réduire au maximum l’amplitude des « chocs thermiques » auxquels l'acier pourrait ne pas résister.Les mesures pour minimiser ce risque portent le nom de « mesures compensatoires » dans le langage de l'ASN. L’autorisation de redémarrage a donc été donnée et est valable jusqu'à la prochaine visite décennale.

Ceci est rappelé dans la lettre de réponse de l'ASN Orléans à notre rencontre du juin 2017 (publiée sur notre site)

Source :  https://sdn-berry-puisaye.webnode.fr/news/rassemblement-citoyen-du-23-juin-2017-devant-lasn-ddorleans/

 

Est-il prévu de changer les générateurs de vapeur incriminés ? Quel coût ?

Les "mesures compensatoires" sont-elles suffisantes ? (il peut y avoir des arrêts "fortuits")

- des irrégularités (anomalies ou non-conformité) sur des pièces équipant les réacteurs fabriquées par Creusot Forge (rapport EDF du 17 juillet 2018)

51 fiches d'irrégularités sur Damp 1, 38 sur Damp 2, 55 sur Damp 3, 39 sur Damp 4.

Pouvons-nous savoir quelles sont les pièces impactées ???

source : https://www.sortirdunucleaire.org/article54828

soudures à la cuve des tubulures et viroles, sensibles au risque de rupture brutale : une  étude de 2012 d'EDF, non publiée (mais mentionnée par Thierry Gadault dans son livre "nucléaire, danger immédiat"), mentionne des défauts sous revêtement sur les tubulures soudées à la cuve qui la connectent  au circuit primaire pour un grand nombre de réacteurs, dont  Dampierre 2 et 4. Les zones  sous revêtement des tubulures et viroles avec des soudures en  vis-à-vis du cœur sont à la fois sensibles au risque de rupture  brutale après vieillissement et difficilement réparables.

Des  incidents à répétition* (*voir annexe en bas de l'article) qui s'enchaînent, la Rep du Centre le souligne dans son numéro du 16 août :

2 incidents à Dampierre en une semaine « les couacs se multiplient en France ces dernières années. Le parc  nucléaire est vieillissant et mériterait qu'on s'interroge sur son avenir."

 

Qu'est-ce qui peut être changé ? Qu'est-ce qui ne le peut pas ?Quelles pièces sont accessibles à la réparation, lesquelles ne le sont pas ?

Quel coût ? Quels risques ?

 

3) En matière de sécurité nucléaire, pour les populations, notamment riveraines

 

La sécurité nucléaire  désigne les mesures visant à empêcher et à détecter un vol, un sabotage, un accès non autorisé, un transfert illégal ou tout autre acte malveillant mettant en jeu des matières nucléaires et autres matières radioactives ou les installations associées, et à intervenir en pareil cas.

  • Les risques d'intrusion, d'actes malveillants ne peuvent être écartés (démontrés par Greenpeace et leur drône par exemple. https://www.youtube.com/watch?v=XsPKfJ6QvFQ&feature=youtu.be

  • La vulnérabilité des piscines de stockage du combustible usé. De plus, à Dampierre et dans de nombreux réacteurs 900mw le combustible est du  MOX  (mélange d'uranium et de plutonium) encore plus dangereux.

Source :    https://www.greenpeace.fr/centrales-nucleaires-tres-mal-protegees-face-aux-actes-de-malveillance/

  

  

Les piscines d’entreposage du combustible usé, encore appelées « piscines de désactivation », servent à refroidir le combustible nucléaire après son exploitation dans le cœur du réacteur. À sa sortie du réacteur, le combustible est très radioactif et dégage de la chaleur. L’eau de ces bassins joue donc un rôle de radioprotection et de dissipation de chaleur. Au bout de quelques années de refroidissement, une infime partie de ce combustible sera « retraitée », le reste devra attendre une solution de stockage ultime.

Ces piscines d’entreposage des combustibles nucléaires usés peuvent donc contenir plusieurs centaines de tonnes de combustible, c’est-à-dire de matière radioactive, soit l’équivalent de deux à trois fois le cœur de leur réacteur.

En cas d’attaque extérieure, si une piscine est endommagée et qu’elle perd son eau, le combustible n’est plus refroidi et c’est le début d’un  accident nucléair e : de la radioactivité s’échappe massivement dans l’atmosphère, avec des conséquences radiologiques très graves.

Alors que le bâtiment réacteur est doté d’une enceinte de confinement renforcée, les piscines du combustible usé sont très mal protégées.

Qu'en est-il de la protection des 4 piscines de désactivation à Dampierre??? Quel coût pour "bunkeriser" les piscines et limiter ainsi les risques pour la population?

NB : pour la petite histoire, pas besoin d'attaque extérieure pour courir des risques, le « facteur humain » peut suffire. EDF a déclaré un incident de niveau 1 le 26 août 2018 :  la piscine d’entreposage du réacteur 1 est donc restée pendant un peu plus de dix heures sans que son circuit de traitement et réfrigération ne soit refroidi.

 

 

4) En matière de santé publique

 

Concernant les travailleurs du nucléaire

L'étude Inworks, publiée en 2015 renforce la preuve de l’existence d’une relation entre le risque de cancer autre que leucémie et l’exposition aux rayonnements ionisants. Ces résultats font suite aux premiers résultats d’INWORKS publiés en juin 2015 sur le risque de leucémie. https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20151021_INWORKS-etude-epidemiologique-risque-cancer-travailleurs-nucleaires.aspx#.W7jAR3szb3g 

Quelques très rares études épidémiologiques autour des centrales ont montré l'augmentation du risque de leucémie infantile dans un faible rayon autour d'une centrale.

On connait aussi l'effet en matière de pathologie de la thyroïde et de malformations, des rayonnements ionisants.

 

À quand des études épidémiologiques sérieuses sur les risques encourus par les populations ?

 

En plus des RISQUES DE CONTAMINATION pour le personnel amené à travailler au sein du bâtiment-réacteur et pour la population lors de fuites radioactives au cours d'incidents ou d'accidents,

 

Ne sommes-nous pas également menacés par l'effet des rejets autorisés ?
 

10 ans de fonctionnement = encore 10 fois plus de rejets !

De quoi s'agit-il ?

Tous les ans, toute centrale émet des rejets radioactifs atmosphériques (Tritium, Carbone 14, Iodes et autres produits de fission ou d'activation émetteurs bêta ou gamma). Il sont mesurés en Becquerels (Bq= nombre de désintégration par seconde), des rejets radioactifs liquides et des rejets chimiques liquides. Ces rejets sont autorisés.

 

Exemple : pour Dampierre en 2017.

Source : https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-dampierre/surete-et-environnement/rapport_environnement_dampierre_2017.pdf

Les résultats sont en Gbq (= milliards de Bq)

 

Rejets radioactifs ans l'air :

Gaz rares : 1590GBq

Tritium : 1520 GBq

Carbone 14 : 893 000 Gbq

Iodes : 0,063 GBq 

autres produits d’activation et de fission : 0,006 Gbq

 

Rejets liquides radioactifs, dans la Loire

Tritium : 47500 GBq

Carbone 14 : 43,9 Gbq

Iodes : 0,0164 GBq

autres produits d’activation et de fission : 0,691 Gbq

 

Rejets chimiques en Loire : au total plus de 28 tonnes/an !

Acide borique : 10 571 kg

Hydrazine : 1,88 kg

Morpholine : 803 kg

Phosphates : 383,3 kg ;

Azote Total : 2 008 kg

Métaux Totaux :14 187 kg

Organo-halogénés issus traitement biocide : 165 kg

Chlore résiduel total issu traitement biocide : 24 kg

 

QUEL IMPACT SUR LA QUALITÉ DE L'EAU ? Sur les organismes vivant dans la Loire et sur ses rives ? SUR LA SANTÉ ?

On sait qu'il n'est nul besoin de doses colossales pour générer des troubles mais que de faibles doses de substances nocives à effet régulier sont tout aussi dommageables.

On ne connaît pas très précisément les conséquences du Tritium par ex, sur les organismes vivants. Or, il s'agit juste d'atomes d'hydrogènes radioactifs qui s'intègrent aisément aux molécules d'eau et peuvent intégrer les cellules de nos organes par ingestion.

Dans les cellules, s'ils sont proches du noyau, ils peuvent avoir des effets cancérigènes et mutagènes.

 

5) En matière de gestion des déchets

 

Déchets radioactifs

10 ans de transports supplémentaires = environ 30 000 "colis" convoyés (et ils ne contiennent pas les confitures de votre grand-mère !!) et 1200 assemblages de MOX sur nos routes (si l'on se fie aux chiffres annuels pour 2017) !!

En 2017, 2681 "colis” de déchets radioactifs ont été expédiés vers l'Aube ou le Gard + 120 assemblages de Mox usé évacués du site en direction de La Hague.       Source :  https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-dampierre/surete-et-environnement/edf_rapports_nucleaires_dampierre_2018_bat_bd.pdf

De ces déchets radioactifs, on ne sait que faire !!

La Hague, ayant dépassé ses capacités, ne pourra plus accueillir le très chaud, toxique et radioactif MOX usé qui doit refroidir en piscine en moyenne 70 ans pour pouvoir être stockés.

D'où le projet de piscine géante de stockage peut-être à Belleville !

 

Déchets conventionnels :

En 2017, les unités de production n°1, n°2, n°3 et n°4  de la centrale de Dampierre-en-Burly ont produit 6 382 tonnes de déchets conventionnels (non radioactifs). source p 44

 

 

6) En matière de dépenses publiques

 

Le "rafistolage" des centrales afin qu'elles puissent répondre aux normes de sûreté, s'appelle le GRAND CARÉNAGE !

EDF l'a estimé à 55 milliards d'euros tandis que la cour des comptes l'a chiffré à 100 milliards d'euros.

Source :  https://www.lepoint.fr/economie/cour-des-comptes-edf-les-incertitudes-du-grand-carenage-10-02-2016-2016738_28.php

Par ailleurs, la construction de l'EPR est un gouffre.

« Le coût de construction passe de 10,5 à 10,9 milliards d’euros, a fait savoir le groupe dans un communiqué. Le chantier, commencé en 2007, devait coûter 3 milliards d’euros et la centrale démarrer en 2012 ». source : Le Monde du 25/07/2018 https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/07/25/l-epr-de-flamanville-retarde-d-un-an-le-cout-augmente-de-400-millions-d-euros_5335611_1653054.html

et la recapitalisation d'Areva a coûté plusieurs milliards d'euros à la France....

L'État a injecté 2 milliards chez Areva SA, et procédera avant la fin du mois de juillet à la recapitalisation de 2,5 milliards de New Areva.  Source : Le Figaro, 12/07/2017 https://www.lefigaro.fr/societes/2017/07/12/20005-20170712ARTFIG00291-l-etat-regle-sa-facture-chez-areva.php 

 

Combien va nous coûter la prolongation de 10 ou 20 ans des vieux réacteurs ?

Ne peut-on investir plus utilement cet argent ailleurs dans l'intérêt des générations à venir ?

Jusqu'où va aller le groupe EDF dans sa fuite en avant ?

 

7) En matière de prise en compte de l'urgence climatique

 

- Le nucléaire, un remède au dérèglement climatique ?

Il semble que non ! voir l'argumentation de Bernard Laponche et Benjamin Dessus dans Alternatives Économiques du 4/10/2018

 

https://www.alternatives-economiques.fr/non-nucleaire-ne-sauvera-climat/00086499

Il faudrait en effet pour sortir de la marginalité climatique et atteindre des chiffres de l’ordre de 10% des émissions évitées, démarrer un nouveau réacteur chaque semaine...

 

 

 

- alors que, par contre, le dérèglement peut avoir des effets très ennuyeux sur le fonctionnement des centrales :

Dans le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ( N° 1122) :  

"En effet, dans l’hypothèse d’une canicule, où les centrales doivent être refroidies par de l’eau afin de ne pas surchauffer, il faudrait disposer d’importantes réserves d’eau qui ne seraient donc pas disponibles en quantités suffisantes dans le cas de la simultanéité d’une sécheresse (...) Ces questions sont trop peu prises en compte par les experts et l’autorité de sûreté. Comme l’explique M. David Boilley, président de l’ACRO, « Cela fait dix ans que je siège au comité d’orientation des recherches de l’IRSN. De mémoire, nous n’avons jamais évoqué cette question » (106).

La commission d’enquête invite vivement l’institut à se saisir de cette question sans tarder. Il est préconisé de demander aux exploitants d’apporter la preuve que leurs réacteurs sont en mesure de résister à tout aléa climatique combinant plusieurs facteurs (canicule, sécheresse, etc.) et affectant plusieurs centrales simultanément.

Source : RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires : https://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-enq/r1122-tI.asp

8) En matière d'emploi

 

Oui, Dampierre c'est un peu plus de 1800 personnes (salariés EDF et prestataires) qui travaillent au quotidien sur les installations.

Fermer les réacteurs trop dangereux s'imposera de toute façon, même dans 10 ans.

 

Pourquoi ne pas anticiper, et créer des emplois sans danger et non-délocalisables ?

Conserver un bon nombre d'emplois pour assurer la surveillance du site et son démantèlement et mettre sur pied des reconversions aux énergies renouvelables en créant des entreprises locales à partir des ressources existantes (hydraulique, géothermie, biomasse, éolien, solaire thermique...) pour des emplois sans danger et locaux ???

Ne craignons pas pour l'emploi, une centrale en démantèlement requiert encore beaucoup d'employés pour 2 ou 3 générations et permettre en même temps d'embaucher sur du renouvelable.

Dans le rapport d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires,  il est noté qu'"EDF estime être en train de démontrer, en démantelant le réacteur de Chooz A, son savoir-faire en matière de « déconstruction » des réacteurs à eau pressurisée (REP) qui constitue l’essentiel de son parc en activité (58 tranches).(...) Pour ses 58 réacteurs REP (Réacteurs à Eau Préssurisée), EDF a estimé le coût du démantèlement en se basant sur l’hypothèse d’un réacteur type, celui de Dampierre, et en le multipliant par 58."

 

Pourquoi ne pas mettre en pratique ce modèle théorique ???

 

Si on voit "large":

  • Au niveau mondial: un rapport publié le 14 mai de l'Organisation Internationale du Travail, fait ressortir que la transition créerait 24 millions d'emplois alors qu'elle n'en supprimerait que 6 : gain 18 millions d'emplois en plus !   Source: https://www.ilo.org/global/research/global-reports/weso/greening-with-jobs/WCMS_628709/lang--fr/index.htm (en français!)

  • en France:  selon l'Ademe et l'OFCE, la transition énergétique générera 330 000 créations nettes d'emplois dans l'hexagone d'ici à 2030. Une autre étude du Cired parle, elle, de 240 000 emplois d'ici à 2020 et 630 000 d'ici à 2030.

 

9) En matière d'indépendance énergétique

 

Tous ces frais, tous ces risques pour nous garantir l'indépendance énergétique ? Que nenni !

Nous importons l'uranium du Niger, d'Australie, du Kazakhstan etc. pays dont certains sont politiquement instables et ne nous assureront peut-être pas un acheminement pérenne dans les années à venir.

De plus, ce choix est éthiquement difficilement soutenable : complicité d’empoisonnement de l’environnement (pollutions radioactives sol, air, eau) et des populations locales et de plus, nous leur laissons des  déchets radioactifs et nocifs pendant des milliers d’années !

Leur transport est dangereux. 

 

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ANNEXE : NOTRE VEILLE CITOYENNE de 2016 à AUJOURD'HUI - Dampierre en Burly

 

* Annexe incidents de 2016 à aujourd'hui (sources : journaux, ASN, EDF)

ASN  incidents déclarés Dampierre : https://www.asn.fr/L-ASN/L-ASN-en-region/Centre-Val-de-Loire/Installations-nucleaires/Centrale-nucleaire-de-Dampierre-en-Burly/Avis-d-incidents

 

  • 29/08/2018 - Détection tardive de l’indisponibilité du refroidissement de la piscine d’entreposage du combustible

  • 22/08/2018 - Fermeture non conforme d'une vanne du circuit de réfrigération de la piscine combustible

  • 21/08/2018 - Dampierre : 3 réacteurs sur 4 arrêtés pour réparations et Problème sur un diesel du réacteur 3 et sur le circuit d’injection de sécurité du réacteur 2. 

  • 13/08/2018 - Départ de feu en zone nucléaire sur le site de Dampierre

  •     09/08/2018 - Mise à l’arrêt de l’unité de production n° 2 - Au cours d’un essai périodique programmé, un opérateur a mis en pression une portion du circuit d’injection de sécurité, ce qui a nécessité la mise à l’arrêt de l’unité de production le 9 août 2018 à 3h30. Bien que cet écart n’ait eu aucune conséquence sur la sûreté, il a été déclaré par la Direction de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly le 13 août 2018 à l’Autorité de sûreté nucléaire comme événement significatif sûreté de niveau 0.
  • 8 août 2018 - Transport - Point de contamination sur une remorque vide.

  • 1er août 2018 - Décalage dans la descente d’assemblages combustible - Le 1er août 2018, une activité de requalification du descendeur d’assemblages combustible est réalisée dans le bâtiment-combustible de l’unité de production n° 2. Un test est réalisé avec un postiche et contrôlé conforme. Le 2 août, les opérations avec les assemblages combustible débutent. L’opérateur lance le levage de l’assemblage. Grâce à la surveillance de l’opération, les intervenants s’aperçoivent que l’assemblage s’approche beaucoup plus près de la surface de l’eau que ce qui est prévu (- 1,70 mètre). En effet, une commande automatique permet de bloquer le levage à - 3 mètres sous l’eau afin de protéger les intervenants, ce qui n’a pas été le cas. Cet écart a été déclaré par la Direction de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly comme événement significatif radioprotection le 10 août 2018 à l’ASN.

  • 27 juillet 2018 - Déclenchement d’une alarme d’un appareil de mesure au cours d'une maintenance : l’alarme des dosimètres de trois intervenants se déclenche ainsi que les balises de surveillance globale. Après vérification par les techniciens spécialisés en radioprotection, il s’avère que les intervenants ont été exposés à un débit d’équivalent de dose supérieur à ce qui avait été initialement prévu lors de la préparation de leur activité, mais très inférieur à la réglementation.

  • 20 juin 2018 - Dampierre en Burly - FUITE SUR LE CIRCUIT PRIMAIRE - Problème de vanne à Dampierre - ASN "Cette fuite importante, qui n’a pas été détectée immédiatement, a conduit au dépassement de l’un des critères de débit de fuite primaire définis dans les RGE pendant une heure et vingt minutes ainsi qu’au non-respect de la conduite à tenir consistant à amorcer le repli du réacteur sous une heure."

  • 30 mai 2018 déclaré 02 août 2018 - Perte d’un détecteur incendie : Le 30 mai 2018, à la suite d'une visite réalisée sur les installations du système incendie, les intervenants s’aperçoivent de l’absence d’un détecteur incendie. Une demande de travaux est émise afin de retrouver ce détecteur qui contient une source très faiblement radioactive. Les recherches entreprises n’ont pas permis de retrouver ce détecteur.

  • 29 mai 2018, conférence de presse de l'ASN : en matière d'environnement, Belleville et Dampierre "mauvais élèves"

  • 28/05/2018 20:29 - Mise à l'arrêt du réacteur n°1 : défaillance de la ventilation de l'alternateur

  • 18/05/2018 20:45 - Accident d'un salarié 28/12/2017 déclaré - date inconnue - Trace d’hydrocarbure (pas de détails !)

 

Sources EDF

- En 2017, pour l’ensemble des installations nucléaires de base, le CNPE de Dampierre-en-Burly a déclaré 57 événements significatifs : 35 pour la sûreté ; 14 pour la radioprotection ; 6 pour l’environnement ; 2 pour le transport.

+ 21 événements significatifs de sûreté génériques ont été déclarés sur le parc nucléaire dont deux de niveau 1 et 2 de niveau 2

+ 12 événements significatifs relatifs au transport de matière nucléaire ont été déclarés sur le parc nucléaire, dont un seul de niveau 1 

- En 2017, la centrale de Dampierre-en-Burly a déclaré 31 événements de niveau 0 et 4 événements de niveau 1 -

page 8 bilan 2017   https://www.edf.fr/sites/default/files/contrib/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-dampierre/presentation/trame_dp_2018_vdef.pdf 

  • 2 novembre 2017 - détection tardive de mauvais réglages de seuils d’alarmes sur des appareils de la mesure de la radioactivité.

  • 28 septembre 2017 - Accident mortel à la centrale de Dampierre-en-Burly

  • 16 10 2017 - Incident de niveau 2 - risque de perte de la source froide (station de pompage) pour les réacteurs. "Certains tuyaux sont tellement rouillés que l'épaisseur de leur parois a diminué, et pourraient ne pas résister en cas d'événements violents", souligne l'ASN et "Ces dégradations sont la conséquence de la corrosion qui a pu se développer en l'absence d'une maintenance préventive adaptée"

  • 17/09/2017 - Débordement de réservoirs dans un réservoir de sécurité

  • 13/09/2017 - Non-respect d’un critère de pré-dilution

  • 25/07/2017 - Perte de fluide frigorigène 

  • 7 juillet 2017 - Non-respect de la conduite à tenir associée à l’indisponibilité d’une commande manuelle des diesels de secours 

  • 22 mai 2017- Non-respect de la conduite à tenir associée à l’indisponibilité du dispositif d’appoint automatique au circuit primaire du réacteur 2

  • 17/05/2017 - Dépassement de délai d’indisponibilité d’une vanne sur l’unité de production n°2

  • 25/02/2017 - Présence d’effluents radioactifs dans et hors rétention ultime suite au débordement d’un réservoir.

  • 17/02/2017 - Anomalie générique - Risque de défaillance d’éléments importants pour la protection en cas de séisme

  • 14/02/2017 déclaré - Rejet de cuivre en 2016 - Clarifier le contenu des registres et synthèses mensuels afin de préciser les données brutes et celles retenues

  • 12/02/2017 (déclaré 2 novembre 2017) - Détection tardive d’un seuil de réglage de chaînes de mesure non conforme. → ASN :  "Détection tardive de mauvais réglages de seuils d’alarmes sur des appareils de la mesure de la radioactivité".

  • 9 février 2017 - Détection tardive de l’indisponibilité du système de décharge à l’atmosphère du réacteur 3

  • 03/02/2017 - Indisponibilité d’une vanne de régulation de l’unité de production n°3

 

  • 22/08/2016 - Anomalie générique - Irrégularités dans la fabrication d’équipements sous pression nucléaires AREVA Creusot Forge qui "constitue une dégradation de la défense en profondeur contre les incidents et accidents potentiels"

  • 4 août 2016 - Détection tardive de l’indisponibilité de l’alimentation des générateurs de vapeur ...

  • 7/07/2016 - Anomalie générique - Risque de défaillance d’éléments importants pour la protection en cas de séisme

  • 19 janvier 2016 - Non-respect de la conduite à tenir suite à l’indisponibilité de pièges à iode

 

B) ARGUMENTS THÉMATIQUES

 

EDF va présenter ce qu'il faudrait faire pour réduire à un taux absolument improbable (!!!) les risques

  1. d'accident sans fusion du cœur 

  2. d'accident avec fusion du cœur

Les évènements précurseurs dans les centrales nucléaires françaises, Par

Le lobby nucléaire est aux commandes, au mépris de la sé curité des Français, par Corinne Lepage

... Ainsi, grâce à une députée allemande, l'autorité de sûreté nucléaire a été mise dans l'obligation de publier la liste des événements dits précurseurs définis comme étant "ceux qui conduisent un accroissement de risque de fusion du cœur par rapport à la probabilité de fusion du cœur pris en compte lors de la conception des installations". Pas moins de 158 événements de ce type se sont produits entre 2003 et 2014 dont 14 pour Fessenheim 1 et 17 pour Fessenheim 2, nombre maximal atteint par quatre autres réacteurs -dont Bugey-. Ainsi, alors que le risque d'accident nucléaire s'accroît de manière considérable avec des réacteurs de plus de 40 ans qui ont été prévus initialement pour durer 30 ans, EDF n'hésite pas, pour son intérêt économique propre, à exposer les Français à des centrales de 50 ans d'âge....

 

  1. des conséquences d'agressions externes 

  2. de vulnérabilité des piscines de combustible 

 

CE SERA L'OBJET D'UNE PUBLICATION ULTERIEURE SUR CETTE PAGE !